Tout le monde l'attendait au virage. Après le succès remporté par le traité de drum'n'bass, The Dawn en 1998, et Bending New Corners l'année suivante, Erik Truffaz, le plus suisse des trompettistes français, et son quartet cantonal décidaient d'une séparation d'un an et demi pour se régénérer. Et faire fi de l'electro répandu comme une traînée de poudre en milieu jazz.
De fait, Truffaz en profita pour vaquer à son nouvel ouvrage, en compagnie du frais Ladyland Quartet. Au finale, avec ses assauts de cordes (Manu Codjia à la guitare, Michel Bénita à la contrebasse, Anouar Brahem à l'oud), Mantis, album plus introspectif que les précédents, oubliait le flow du rapeur Nya pour s'évader vers des ailleurs lointains et amorcer quelques brèches revival en terre rock 70's.
Retrouvailles. De leur côté, les coreligionnaires d'Erik Truffaz faisaient studio ou tournée à part. Celle d'Henri Salvador pour le batteur Marc Erbetta et Marcello Giuliani. La formation d'un groupe rock pour le bassiste. Et Escape, groupe électro-pop (album en préparation), pour le clavier Patrick Muller.
Après des retrouvailles créatives autour d'une jam enregistrée («Il s'agissait d'inventer une musique de trois heures et d'en extraire les meilleurs moments») et de quelques concerts «pour affiner», l'équipe s'est enfermée dans un studio de Lausanne. Pour approfondir, triturer ensemble la nouvelle matière très électrique de leur nouvel album très attendu.
C'est cette fronde collective, au fil des différentes étapes