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Libération
Critique

Le graffiti fait la bombe

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Le festival Kosmopolite réunit 36 artistes américains et européens cette semaine en banlieue parisienne.
publié le 4 juin 2003 à 23h15

Dans le square de la mairie d'Ivry, un colosse de 130 kg a la larme à l'oeil pendant qu'il feuillette un livre. Cope 2 vient d'arriver le jour même de New York pour participer cette semaine au deuxième festival international de graffiti, Kosmopolite, à Bagnolet. Accompagné de T-Kid, une autre légende du graffiti new-yorkais, le Portoricain est à peine descendu de l'avion qu'il a déjà une bombe aérosol à la main, pour participer à une fresque sur un terrain de foot.

Revanche. Deux collègues français, Orus et Myre, lui ont consacré un livre, Cope 2-True Legend (1), qui retrace vingt ans de carrière, des premiers métros aériens peints à la bombe en 1982, aux «pièces» (fresques) sur les murs du Bronx, réalisées ces dix dernières années avec des artistes venus du monde entier.

Fils d'un fleuriste portoricain émigré aux Etats-Unis au début des années 60, Fernando, 35 ans et père de deux enfants, affirme qu'il n'a «jamais essayé de vivre du graffiti. La journée, je nettoie les immeubles, le sol, range les poubelles... Le soir, je vais écrire mon nom sur les murs».

Sous le pseudonyme de Cope 2, il représente pourtant une légende pour toute une génération de jeunes urbains. Son nom, écrit en grosses lettres rondes (un style du graffiti, les throw up), circulait sur tous les métros de la ville de New York. Une revanche pour ce déshérité du Bronx, à l'instar des jeunes Noirs et Latinos qui tentaient de s'approprier la ville en écrivant leur nom sur les murs.

Avec les années, la calligraphi