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Libération
Critique

Natalia M. King , la douceur alcaline

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publié le 4 juin 2003 à 23h15

Spinoza, Kierkegaard, Sun Tzu... Chez Natalia M. King, il semblerait que ce vernis culturel serve à donner sens et profondeur à une musique qui se suffit pourtant à elle-même. Revendiquant l'hé ritage de Jimi Hendrix, Led Zeppelin et Janis Joplin, cette autodidacte américaine était à peine venue au monde que ces futures légendes donnaient au rock ses codes sexuels, euphorisants et contestataires. La jeune métisse d'origine panaméenne-dominicaine a trouvé, à travers cette musique déviée du blues, une correspondance avec ses propres écorchures, ainsi que sa curiosité d'aventurière.

Périples. Née en 1969 à Brooklyn, Natalia M. King avoue s'être prise quelques claques avant de noyer son enfance difficile dans une succession de périples. Après une traversée des Etats-Unis en bus et une remontée vers l'Alaska en bateau, elle rejoint un chalutier puis devient taxi à Los Angeles. C'est là, en découvrant les Doors, que les pièces du puzzle se rassemblent. «Plonger dans les souffrances permet de découvrir d'autres émotions, la joie et l'espoir, dit-elle. Je n'en veux plus à ma mère d'avoir eu la main lourde. Femme de service, elle nous a élevés seule avec mon frère. Elle a fait ce qu'elle a pu. C'est grâce à cette souffrance que la musique m'est aujourd'hui si proche.»

Arrivée à Paris durant la Coupe du monde de football, en 1998, la chanteuse sort trois ans plus tard un premier album, Milagro, sur le label jazz d'une major française. Désormais, après remaniement de sa bande de musicien