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Libération

A Lille, accrochages sur la Palestine

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La mairie a censuré certaines photos et légendes jugées sensibles d'une exposition finalement annulée.
publié le 7 juin 2003 à 23h18

Lille de notre correspondante

Ne cherchez pas l'expo Palestine, d'un monde à l'autre, aux troisièmes Transphotographiques de Lille, vous ne la trouverez pas. Elle aurait dû être visible jusqu'au 15 juin dans le grand hall de l'hôtel de ville de Lille, mais elle est retournée dans les cartons du Centre régional de la photographie de Douchy-les-Mines (CRP), l'institution qui l'a conçue. «Censurée par la mairie de Lille», s'indigne Frédéric Faure, du CRP, commissaire de l'exposition. La mairie conteste le terme mais affirme dans un communiqué que l'«exposition contenait des images légitimant des actions terroristes», et qu'elle «soutient» la décision de l'organisateur de les «retirer».

«Immontrables». Le jeune directeur des Transphotographiques, Olivier Spillebout, estime que ce n'était pas tant les images, mais les légendes qui les accompagnaient qui lui posaient problème et que, «devant les réactions de certains membres de la communauté juive de Lille», il a préféré les retirer pour ne pas «dresser les gens les uns contre les autres».

L'affaire a commencé le 12 mai, Frédéric Faure était en plein accrochage quand un membre «chargé des relations extérieures et internationales» au cabinet de Martine Aubry, maire de Lille, aurait désigné, «en une demi-heure», des photos et des textes jugés «immontrables» dans l'hôtel de ville.

Gêne. Selon Frédéric Faure, le membre du cabinet était «gêné, bien sûr, mais très efficient». Frédéric Faure liste les images et les mots qui posent problème.