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Libération
Critique

Inaccoutumés, à bras-le-corps.

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publié le 9 juin 2003 à 23h19

En prévision de l'ouverture d'une «fabrique expérimentale» en 2004, la Ménagerie, un lieu du XIe arrondissement à Paris auquel les créateurs sont très attachés, deux chorégraphes, Fanny de Chaillé, qui fut de l'équipe de Daniel Larrieu à Tours, et Barbara Manzetti, 33 ans, clandestine bien connue en Belgique et en France, ont bénéficié d'un mois pour élaborer leur création in situ.

C'est un défilé qu'a proposé Fanny de Chaillé, avec ses accessoires : le déambulatoire, de chaque côté le public, les allers-retours du mannequin. Ces éléments de mise en scène conventionnelle sont contredits par l'absence de création de mode. Les neufs mannequins, tous masculins, portent le même uniforme, un vêtement générique : jean et tee-shirt blanc.

Dans Underwear ­ pour une politique du défilé, le corps n'est plus un porte-vêtement, mais un sous-vêtement. A ceci près que l'uniforme n'est pas neutre, il est tout aussi codifié qu'un costume de haute couture. Voilà pourquoi ce défilé, qui voudrait ne pas en être tout à fait un en reste un, en est un parfait.

Narcissisme. Assez peu intéressant lorsqu'il se mêle de parodier les grands classiques, ce défilé est plus drôle quand il joue les décalages. Chacun des interprètes a sa façon de présenter une possible image du corps mâle. Les uns s'amusent de poses, d'autres ne sont pas loin de la chute, l'un est dégingandé, l'autre pousse le narcissisme jusqu'à se regarder dans un miroir en défilant.

Les rythmes des marches sont multiples, ils ne brisent pas