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Libération

Les ondes de l'electronica font vibrer Barcelone

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Mais la manifestation, vitrine de la ville, n'est pas le tremplin escompté par les artistes espagnols.
publié le 12 juin 2003 à 23h21

Madrid de notre correspondant

«Ce que représente ici Sonar ? Ce festival est tout simplement devenu indissociable de Barcelone, et il ne doit disparaître sous aucun prétexte.» L'enthousiasme d'Andres Ferreiro, de l'institut de la culture ­ organisme municipal ­, traduit l'importance qu'a su prendre le festival de musique électronique en une décennie. Bien que concentré sur trois jours, il rassemble non seulement près de 90 000 personnes autour d'artistes consacrés et «underground», mais s'est imposé comme une référence mondiale. A Barcelone, ville qui souffre depuis des années d'un certain essoufflement culturel, Sonar a apporté du sang neuf et offert une salutaire image d'avant-garde. «Dès le début, la municipalité s'est engagée à 100 % dans cette affaire, sans quoi le festival ne serait pas ce qu'il est», commente, un brin irrité, Lluis Cabrera, directeur de Tallers de musics, une célèbre école de musique locale. «C'est devenu un rendez-vous sacré, que peu osent critiquer.»

Emancipation. Au fil des ans, Sonar s'est toutefois largement émancipé. Pour les activités diurnes (concerts, stands, promo...), la municipalité lui alloue certes des espaces de renom, dont l'auditorium et le musée d'Art contemporain. Mais, désormais, le financement public (région, ville, province) n'atteint pas 15 %, loin derrière le sponsoring (30 %) et les ressources propres (55 %). Ce succès commercial, orchestré via la société organisatrice Advanced Music, illustre le formidable effet d'entraînement