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Libération
Interview

«J'ai tenté de cristalliser vingt-cinq ans de travail»

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publié le 14 juin 2003 à 23h22

Né en 1952 à Toulouse, Jean-Marc Bustamante, qui vit à Paris, a réalisé son premier «Tableau photographique» en 1977. De 1983 à 1987, il collabore avec Bernard Bazile, puis continue seul. Après avoir participé aux Documenta 8, 9 et 10 (87, 92, 97) à Kassel et représenté la France à la Biennale de São Paulo 94, il s'est vu confier cette année la représentation française à la Biennale de Venise.

Comment avez-vous abordé ce pavillon français ?

Le pavillon n'est pas un musée, ni une galerie. C'est un lieu particulier qui a une histoire. Plus qu'ailleurs, il y a ici une mémoire : celle des artistes qui vous ont précédé. Comme une sédimentation, un mille-feuille. Cela change la donne et vous vous dites : et moi, qu'est-ce que je vais faire ? Car c'est une exposition à la fois liée à votre travail et qui, avec son côté représentation nationale, vous charge de responsabilité.

J'ai toujours été très sensible à la relation aux espaces et lorsque j'ai visité ce pavillon, hors saison, je me suis aperçu que c'était un lieu à mi- chemin entre une maison, un lieu d'exposition, un lieu abandonné. En outre, il n'est pas isolé puisqu'il y a d'autres pavillons tout autour. J'ai donc voulu faire en sorte qu'il soit en lui-même une entité, sans pour autant faire de ce pavillon une oeuvre, ce qu'ont fait d'autres artistes, mais ce qui est une autre idée.

Qu'est-ce qui a guidé ce choix ?

Pour Venise, j'ai tenté de cristalliser ving-cinq ans de travail. J'ai préféré cela au spectaculaire. L'important ét