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Libération

Menace sur le festival de Marciac

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Le directeur, qui est aussi le proviseur du collège de la ville, vient d'apprendre que l'Education nationale le muterait l'an prochain.
publié le 14 juin 2003 à 23h22

Il y a dix ans, eu égard à la chute démographique du canton du Gers dont il dépend, la fermeture du collège de Marciac paraissait inéluctable. En obtenant de l'Education nationale l'autorisation de créer, dès la classe de 6e, un «atelier d'initiation à la musique de jazz», son principal, Jean-Louis Guilhaumon, sauvait l'établissement et lui donnait un nouvel essor. Aujourd'hui, l'effectif (élèves comme enseignants) a doublé et un internat a même été créé afin que des enfants originaires de toutes les régions de France puissent venir y étudier le jazz, tout en suivant leur scolarité normale. Une expérience pilote dont le retentissement a dépassé les frontières de l'Hexagone et qui s'est traduite, en 2000, par la commercialisation d'un CD réunissant les 105 apprentis jazzmen marciacais, Récréation Jazz, conçu, selon l'association de parents d'élèves Voy'Jazz, comme le «témoin de la mémoire musicale et humaine du collège».

Celle-ci est aujourd'hui bafouée par le ministère de l'Education qui n'en est pas à une absurdité près. S'appuyant sur l'article 22 du chapitre 5 du statut des chefs d'établissement (adopté en décembre 2000) qui concerne le principe de mobilité de ces derniers (un principal ne peut plus exercer au même poste au-delà de neuf ans, à moins de bénéficier d'une clause de dérogation), ledit ministère vient en effet de décider de muter Jean-Louis Guilhaumon. Mesure d'autant plus aberrante que l'intéressé, également maire (PS) de Marciac et directeur d'un festival de