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Libération
Critique

Quatre regards israéliens sur la Palestine

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L'exposition «L'autre bord» juxtapose les travaux de quatre photographes juifs, d'Israël et de la diaspora.
publié le 18 juin 2003 à 23h25

Nous autres, le titre générique de PhotoEspaña 2003, colle bien à l'exposition «l'Autre bord» présentée au Cercle des beaux arts. Quatre juifs, deux femmes deux hommes, tentent de décrire ce qui se passe en face, chez les Palestiniens. La diversité de leur approche est patente. C'est Oliva Maria Rubio, la directrice artistique de PhotoEspaña, qui a voulu ce rapprochement éloquent.

Territoires. Didier Ben Loulou, né à Paris en 1958, installé aujourd'hui à Jérusalem, a attrapé des visages de l'autre côté, comme s'il cherchait à comprendre ce qui les différencie. Efrat Schvily, née à Jérusalem en 1955 et partie vivre aux Etats-Unis, est revenue en Israël à la fin des années 80. Elle a pris sèchement des vues des immeubles construits pour les colons en Cisjordanie. Un document sans appel. Ou comment une architecture massive, quasiment fortifiée, nie la vérité d'un pays, censure ses paysages.

Michal Rovner, originaire de Tel Aviv où elle a vu le jour en 1957, installée à New York trente ans plus tard, a choisi de brouiller les pistes, en cherchant à «désidentifier» ses personnages, en abaissant la résolution des images, en créant des ombres, forcément universelles. Elle a photographié des rondes, des processions et les a transformées en calligraphies; simplifiant le trait jusqu'à l'épure. Ce qu'on perd ici en sens immédiat, on le gagne en étrangeté et en sens symbolique.

Le point de vue de Matei Glass, né à Montréal en 1956, établi à Barcelone, n'est pas moins complexe mais plus cla