Au mois de mars, le Festival de tango de Buenos Aires a accueilli 200 000 spectateurs, la plus forte affluence depuis sa création, en 1998. Sa déclinaison parisienne au Théâtre de Chaillot n'en attend pas autant, mais l'événement demeure considérable : une soixantaine d'artistes ont fait le voyage, parmi lesquels quelques légendes (les danseurs Miguel Angel Zotto et Pablo Veron ; le chef d'orchestre Emilio Balcarce ; le bandonéoniste Julio Pane ; le chanteur Ruben Juarez) et les meilleurs représentants de la jeune génération.
Deux après le triomphe de la première édition de «Buenos Aires Tango», l'ancien TNP, dirigé par le Porteño (natif de Buenos Aires) Ariel Goldenberg, met cette fois-ci l'accent sur la danse. Pour le lancement de la programmation (Goldenberg préfère ce terme à celui de «festival», qu'il juge pompeux), le week-end dernier, on a pu voir le danseur Miguel Angel Zotto dans une éblouissante démonstration des différents styles du tango, virtuose mais éloigné des acrobaties inutiles (Libération des 14-15 juin). Reste à le comparer à son concurrent au titre de «meilleur danseur de tango du monde», le beau Pablo Veron, présent sur scène ce soir et jusqu'à dimanche.
Lien privilégié. Carlos Villalba est l'homme clé de la renaissance du tango dans son pays. Après s'être occupé de l'Orchestre de Tango de Buenos Aires, où des musiciens chevronnés ont formé toute une nouvelle génération, il a proposé à la ville de lancer un festival. «Pour obtenir un financement, explique