Pour qui connaît le parcours d'Odile Duboc, figure de la danse contemporaine en France qui a formé nombre de danseurs, son solo Pour tout vous dire... est comme un retour aux sources, marqué par sa complicité avec Françoise Michel, conceptrice lumière. Avec pour décor une étoffe de soie sur le sol, une table de travail et un mannequin de dos, les éclairages, telles des touches de peinture, donnent du relief aux mouvements de la danseuse, d'une jupe à volants, d'un blouson rouge.
Elans. Se consacrant à l'écriture (pour les créations du Centre chorégraphique national de Belfort) ou à l'enseignement, Odile Duboc n'avait pas redansé sur scène depuis une bonne dizaine d'années. On retrouve ses élans, impulsions, ses prises de position franches et ses nervosités. On suit avec intérêt le rapport à la musique, comment les morceaux de Rameau ou Sciarrino et le silence traversent le corps. On s'amuse particulièrement à l'exercice d'une danse baroque où les ports de bras sont volontairement tronqués, où les révérences sont à l'emporte-pièce. C'est tout Odile Duboc qui est là, qui respire, pèse ou décolle dans des sauts toujours surprenants. Et si elle a pris appui sur l'Ordre du discours de Michel Foucault, se glissant dans les premières phrases de ce texte, Duboc s'est laissé porter et dit : «Je sais, au moment de danser, qu'un corps sans nom me précédait depuis longtemps. J'imagine ce corps danser une éternité.»
Mêlée. Se produisant dans le cadre du festival Agora, la chorégraphe pro