A l'heure où Isaac Julien s'expose à Paris, Londres propose jusqu'à fin août une importante rétrospective de vidéastes et photographes Made in Paris. Le principe : donner à vingt galeries de la capitale britannique carte blanche pour exposer des artistes parisiens de leur choix, français ou non. «On a voulu repartir à la base : le rapport entre galeristes et artistes», explique Olivier Borgeaud, attaché culturel à l'origine de cette manifestation. L'événement échappe ainsi aux clichés de l'art institutionnel à la françaiseâ tant décrié par les Anglais. Il permet au contraire de révéler, aux côtés de grosses cylindrées comme Guy Bourdin, des artistes tels que Dominique Gonzalez-Foerster, Philippe Terrier-Hermann ou encore Anna Adahl. Selon la collectionneuse Isabelle de Turckheim, c'est une génération de «Young French Artists» (clin d'oeil aux Young British Artists anglais de Saatchi and Saatchi), qui s'affirme hors de France, aux côtés des précurseurs Philippe Parreno et Pierre Huygue.
«Quelque chose relie ces artistes, estime le galeriste Nicholas Baker. Sans sujet précis, ils développent un jeu d'associations non pas purement visuelles ni intellectuelles, mais d'une certaine façon émotionnelles.» Cette idée s'illustre clairement dans la dernière vidéo de Chantal Akerman, avec Sonia Weider-Atherton, exposée à Frith Street Gallery : le portrait filmé d'une musicienne, à la fois intense et intime. Ou dans le travail de Marine Hugonnier, sobre documentaire sur les femmes en Afg