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Libération

Iggy Pop chiraquisé.

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Le déviant hard-rock décoré des Arts et des Lettres. Gag ?
par BAYON
publié le 23 juin 2003 à 23h31

En médaillant, samedi, le kamikaze du rock lourd Iggy Pop «officier des Arts et des Lettres», c'est un peu la bite du rock que décore le ministre de la Culture de droite Aillagon. Le nu intégral est en effet un des traits artistiques massifs du rocker vétéran du Michigan, Iggy Pop, de son vrai nom James Osterberg. Très physique, prolo tôt inspiré, dit-il, par le tumulte des emboutisseuses Ford, les démantèlements live de guitare du Who Pete Townshend, et l'exemple X de Jim Morrison, pionnier de l'outrage, ajoutés à la fréquentation des bluesmen obsédés de cul et de drogue, Iggy Pop investit le rock à la fin des années 60 en vandale. Vers 80, on lui attribuait 10 000 «filles», dont une tirée sous nos yeux au sortir d'un concert apocalyptique, en 1981 à Vitrolles.

En dehors de ses attributs génitaux, Iggy Pop s'est taillé une réputation de Nijinski sonique, escorté de groupes délinquants dignes de Jean Genet, en développant d'autres talents binaires tels que : aboyer (nu) à quatre pattes par terre I Wanna Be Your Dog ; aussi, «altérer méthodiquement son métabolisme par une exposition persistante à des doses de décibels intolérables» ; donner au futur nihilisme punk «no future» 77 son éthique et ses slogans: No Fun, Bored, Dirt, Death Trip et autres Search & Destroy ; tenir la gageure, au plus créatif de son Raw Power, de s'infliger «une fracture par jour», entre comas (TC + PC) et épilepsie, à coups d'overdoses et de tête dans les murs d'enceintes scéniques ; vomir du sang, se