Temps chaud et sec, garantie d'une grasse matinée afin de compenser les heures de sommeil perdues, la Fête de la musique 2003 possédait tous les atouts pour faire le plein. De fait, un peu partout, une foule compacte déambulait, souvent pour se concentrer sur les lieux les plus en contradiction avec l'esprit même de la manifestation, plateaux de variété fondés sur un souci affiché de récupération commerciale, loin de l'amateurisme primitivement con vié. Tandis qu'une centaine de pays se mettaient encore à l'unisson de la France Washington, après Los Angeles ou Chicago, entrant aussi cette année dans la danse , il y avait foule samedi au Champ-de-Mars (Lorie, Obispo, que du lourd !), ou place de la République (Simply Red) à Paris. Plus, en tout cas, que devant ce groupe qui faisait un sort au Satisfaction des Stones devant au moins six personnes à l'arrêt de bus Saint-Marcel-Jeanne d'Arc dans le XIIIe arrondissement.
En sueur. Dans le centre de Nantes, fermé aux voitures, la fête dessine une géographie de petites places délaissées, et annexe tout ce qui ressemble à un amphithéâtre urbain naturel, pelouse en pente et volées de marches. La centaine de choristes de l'Opéra peine à faire reprendre en choeur par le public, pourtant très BCBG, le chant des esclaves de Nabucco de Verdi. Les ados en sueur d'un cours de danse repoussent l'air et secouent leurs mèches sur le générique de James Bond. Les commerçants squattent la fête, des filles en rollers et T-shirts au logo d'une fi