Sa perruque ôtée, Jean-Paul Brancoul du Tréteau des ménestrels redevient Jean-Luc Courcoult, fondateur et metteur en scène de Royal de Luxe.
«Le Tréteau des ménestrels», vous avez mis du temps à trouver un nom pareil ?
On a longtemps hésité avec «les Jongleurs d'arc-en-ciel».
Comment est venue l'idée ?
J'avais envie de monter le Malade imaginaire. J'étais au festival de Hué l'année dernière et la chorégraphe Régine Chopinot m'a dit : «Tu veux faire Molière ? Tu n'as peur de rien.» Ça m'a énervé et je me suis dit : puisque c'est comme ça, je fais Shakespeare aussi. En réalité, nous avons un énorme projet pour le centenaire de la mort de Jules Verne, en 2005. Jules Verne correspond complètement à l'esprit du Royal. Avant cela, nous devions juste continuer à tourner les Petits Contes chinois revus par les nègres. Mais le spectacle avait déjà deux ans et je pense que c'est une durée de vie suffisante, après, tout le monde s'épuise. J'ai donc décidé d'inventer une autre histoire.
Dans la clandestinité ?
Ce n'était pas si calculé. Je voulais avant tout retrouver de la fluidité, un spectacle léger à monter nous-mêmes, pour casser l'image du Royal spécialiste des grandes machines. J'ai tout le temps envie de surprendre, c'est mon métier. Mais j'avais aussi envie de parler simplement du théâtre, de retrouver un rapport authentique, vivant, avec les spectateurs. Le contraire de ce que j'éprouve le plus souvent quand je vais dans les salles et que je m'emmerde devant des acteurs qui sortent