Aujourd'hui, à l'assemblée générale de la Cinémathèque française (13 h 30 dans la salle du Palais de Chaillot), on devrait avoir des choses à se dire. Nouveaux venus, virés de la veille, ambitieux de demain, les destins sont contraires et les stratégies flottantes. Drame théâtral sous les yeux des délégués du ministère de la Culture, lequel compte bien reprendre en main un jeu qui lui échappe depuis longtemps (1968 et une certaine affaire Langlois) malgré les subventions et les lignes de crédit qui s'accumulent (la Cinémathèque est financée à plus de 80 % par l'Etat).
Le nouveau rôle, c'est Serge Toubiana, patron intronisé depuis deux mois avec le ferme appui de Jean-Jacques Aillagon, et dont cette AG va être le baptême du feu. Arrivé après trois années d'atermoiements et d'inertie, Toubiana suscite l'espoir d'une bonne partie du personnel, qui veut croire à l'énergie qu'il pourrait déployer en faveur du déménagement de la Cinémathèque vers Bercy, projet qui risquerait, sinon, de virer au cauchemar. Mais la crédibilité du nouveau directeur est liée au sort que l'AG réserve à la modification des statuts exigée par le ministère sous peine d'arrêt des subventions. Deux points sont sensibles : la nomination d'un commissaire du gouvernement auprès de la Cinémathèque, et la création d'un comité financier commun avec le Centre national du cinéma (CNC), modifications qui renforcent le rôle de l'Etat au sein de la Cinémathèque et ses moyens de contrôle financier.
Explosif. Ajoutez le s