Les cloches sonnent 17 heures à Uzès, charmante cité médiévale du Gard. C'est l'heure des Confidences à l'Hôtel des Consuls, où le Festival de la nouvelle danse a installé ses bureaux. Dans le jardin, en sirotant un «rêve mauve» ou tout autre breuvage à base d'agrumes et de plantes, le public peut rencontrer les artistes. On apprend ainsi pourquoi la huitième édition du festival débute par... du théâtre et Nijinski. Il s'agit de l'aboutissement d'une rencontre entre Didier Michel, codirecteur du festival, et Christian Dumais-Lvowski, cotraducteur de la version non expurgée des Cahiers de Vaslav Nijinski (Actes Sud) et auteur d'une adaptation théâtrale de ces Cahiers (créée à Avignon en 1993). Et comme Funny Godillot, actrice et metteure en scène, est installée à Uzès, tous les ingrédients semblaient réunis pour une remarquable ouverture-maison.
Fougue. C'est au théâtre assez mal fichu (pas de visibilité) du Mas-Careiron, qui abrite l'hôpital psychiatrique, qu'a été donnée la Dernière Danse. Le comédien franco-américain Tercelin Kirtley, 28 ans, s'en est emparé avec une fougue peu commune, presque trop volontaire dans sa façon de tenir chaque mot tout au long du spectacle dont il ressort passablement exténué. Rien à dire : on entend parfaitement le texte dans ses douleurs, mais aussi dans ses élans, ses rages (contre Diaghilev notamment), ses blocages sur un stylo qui aurait été trafiqué l'eau se mélangeant à l'encre. Engagé physiquement, Tercelin Kirtley propose un Nijinski