Jean-Louis Guilhaumon, maire de Marciac, président fondateur d'un festival de jazz que le monde entier salue, et principal d'un collège qu'il a su régénérer en y créant un désormais prospère «atelier d'initiation à la musique de jazz», a appris, il y a dix jours, (Libération du 14 juin) sa mutation dans un établissement distant d'une trentaine de kilomètres, à Aignan. Une décision due à l'application butée de l'article 22 du chapitre V du statut des chefs d'établissement adopté en décembre 2000 et qui prévoit la mobilité de ces derniers au-delà de neuf d'années sur un même poste, à moins de bénéficier d'une clause de dérogation. Cette nouvelle fragilisait et le festival Jazz in Marciac et la «classe jazz» du collège.
Fermeté. Face au tollé que cette annonce a provoqué (réactions de la presse, création d'un collectif de soutien, concert de protestation, intervention d'hommes politiques du département...), il a été décidé au ministère de l'Education nationale que Jean-Louis Guilhaumon ne serait plus muté au collège d'Aignan. En revanche, prônant cette politique de fermeté confuse chère au gouvernement Raffarin, le ministère se refuse à le maintenir à la tête du collège de Marciac. Si l'on en croit la Dépêche du Midi, Luc Ferry qui a toujours exprimé sa défiance à l'égard des «musiques modernes» aurait fait quelque effort contre sa nature en précisant, dans un courrier envoyé au sénateur Aymeri de Montesquiou, que deux propositions ont été adressées par son cabinet à Jean-Lo