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Libération
Critique

Le Queen Elizabeth Hall au rythme du dub.

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publié le 26 juin 2003 à 23h33

Londres correspondance

«Meltdown»: fusion au coeur d'un réacteur. C'est aussi le nom d'un événement musical londonien : le South Bank's Meltdown. Depuis dix ans, le respectable opéra du Queen Elizabeth Hall se métamorphose durant un mois en temple rock. Un «maître de cérémonie» est choisi pour faire jaillir de vingt rencontres musicales des sons hors du commun. Après Nick Cave, Costello et Bowie, les organisateurs ont pris, cette année, un pari audacieux : faire appel au barjot Lee Scratch Perry, légende du reggae. «Génie, pionnier du dub, novateur et l'un des plus importants producteurs de musique au monde», résume le journal The Voice. Sa vie, comme son oeuvre, est prolifique et mystérieuse. Après des débuts comme «oreille» (dénicheur) au Studio One de Kingstown, il est numéro 10 des charts anglais avec Return of the Django.

Producteur. En 1974, une révélation mystique lui enjoint de propager la musique divine. Le voilà producteur, signant avec son label Black Art les musiciens de reggae ­ des moins connus, tels Junior Murvin, Max Romeo War ou The Congo, aux plus grands : Bob Marley ou Gregory Isaac. Il interviendra également en 1977 sur Complete Control de The Clash, au sujet desquels il confie : «Je leur ai appris à diminuer le son de leur guitare, ils étaient beaucoup trop bruyants !» Selon Robert Wyatt, responsable du Meltdown 2001: «Perry a apporté à l'enregistrement de la musique une nouvelle dimension. Même si le chanteur n'est pas bon, vous écoutez la musique, juste