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Libération

«Nous sommes dans la même barque»

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publié le 26 juin 2003 à 23h33

Dans la stratégie d'intervention des intermittents, les festivals d'été sont en première ligne.

Stéphane Lissner, Festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence (4-25 juillet):

«Les dernières propositions du Medef risquent de faire basculer dans une grande précarité une main-d'oeuvre de qualité, et nécessaire. Sur les 580 salariés du festival, la moitié sont des intermittents. S'il y a crise , c'est parce que les intermittents vivent depuis des années dans l'incertitude quant à l'avenir de leur statut. Je ne suis pas inquiet sur la tenue du festival. Nous offrons des espaces d'expression aux intermittents, nous discutons. La remise en cause du festival aurait des conséquences catastrophiques, avec un budget de 15 millions d'euros autofinancé à 65%.»

Jean-Paul Montanari, festival Montpellier Danse (début aujourd'hui, jusqu'au 5 juillet):

«La droite au pouvoir est une des plus dures qu'on ait connues. Les intermittents étant une anomalie dans une idéologie de marché, il lui faut remettre ça en ordre: éroder ce statut pour qu'il soit acceptable par le patronat. C'était un certain dimanche d'avril 2002 qu'il fallait se réveiller. C'est la fin d'une époque, de l'exception culturelle à la française, et les intermittents ne peuvent pas grand-chose. Ils sont 80 000, dérisoire par rapport aux enseignants, aux postiers, à la SNCF. A Montpellier Danse, on serre les dents. Ce soir, c'est Teshigawara, devant 2000 personnes, unique représentation. On est tous dans la même barque, mais la méthode es