Lors de l'annonce de l'annulation du festival de Montpellier, Jean-Paul Montanari, le directeur de la manifestation, n'a pas manqué de remercier le public. Ils étaient 30 000 spectateurs l'an dernier et les estimations pour cette 23e édition prévoyaient la même fréquentation. Le jour de l'ouverture (26 juin), le public qu devait assister au spectacle de Teshigawara n'a pas réagi violemment. Le directeur ne pouvait faire moins que de se montrer reconnaissant : «La douceur du contact avec le public m'a touché.»
Dans ce public, trois «accros» de la danse ont bien voulu réagir, pour Libération, à l'annulation. Juliette Delaunay, 22 ans, suit des études de médiation culturelle. Depuis son installation il y a trois ans à Montpellier, elle n'a pas raté une édition du festival, devenant hôtesse d'accueil de la manifestation pour ne rien rater. Maguy Créange, 63 ans, musicothérapeute à la retraite, fréquente le festival depuis sa première édition. Elle calait ses congés sur la manifestation («mieux que les Bahamas»), habitude qu'elle a gardée. Jean-Paul Chassany, 63 ans, chercheur en sciences sociales, a son abonnement au lyrique mais suit la danse depuis vingt ans. L'été, il profite de son «rythme plus calme pour mieux travailler à se divertir». Malgré l'annulation, ils reviendront l'an prochain.
«Peinée»
Juliette : «L'annulation m'a peinée, autant en tant que spectatrice que comme membre de l'équipe du festival. J'avais suivi les grèves, les actions des intermittents, car mon avenir,