L'agressivité sur les podiums n'est plus de bon aloi. En ce sens, la conversion de Raf Simons, ex-apôtre d'une mode dark et rock, aux philosophies new age est exemplaire. Dans les herbes des Floralies de Vincennes, tous chakras ouverts, des adolescents dorés ou nacrés méditent torse nu dans leur pantalon yogi. Les sweats XXL se font tunique, le sportswear urbain garde-robe baba. En guise de pendentifs, garçons et filles arborent des branches sacrées peintes arc-en-ciel ; le créateur anversois fait ses débuts dans la mode féminine avec des modèles androgynes. Au dos des blousons des dessins zen reflètent les états de conscience de la philosophie tantrique. Cette tendance à la spiritualité risque de gagner plus d'une fashion victim. Pour son come-back, Christophe Lemaire a pris le parti de présenter non sur un podium mais sur des baffles. Monter et descendre en souplesse les marches menant aux enceintes, c'est la gymnastique imposée aux garçons chaussés de ballerines de danse. Félins, ils se faufilent en pantalon de jogging rouille à pinces et polo vert d'eau. En coloriste, Lemaire renoue avec un sportswear chic et sans esbroufe.
Le refus du geste créatif gratuit, c'est aussi le parti pris de Véronique Nichanian pour Hermès. La styliste rafraîchit, dans des couleurs alléchantes, de grands classiques aux proportions justes. Ses blousons en cerf mastic sont à mourir, les cardigans vert vif euphorisants, que dire des chemises en patchwork de carrés tonitruants ? D'impeccables sand