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Libération

Avignon, une protestation rodée autour de trois rituels.

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Chaque jour, forum, gisants et manifestation.
publié le 14 juillet 2003 à 23h54

Avignon envoyé spécial

Depuis une semaine, sans relâche, le théâtre s'est forgé de nouveaux rituels à Avignon. Ce n'est plus de la représentation classique, il n'y a ni scène ni rideaux ou coulisses, mais c'est toujours du théâtre, avec dramaturgie réglée et rôles établis.

Rendez-vous couru. Trois rendez-vous, le forum, la cérémonie des gisants et la manifestation, se succèdent chaque jour. C'est à 11 heures du matin qu'a lieu le «forum» au cloître Saint-Louis, de tenue très officielle : on est là au centre nerveux du in, dans les locaux de l'administration, de la presse, de la billetterie du festival. Depuis l'annulation de jeudi,c'est Bernard Faivre d'Arcier qui reçoit, et dès aujourd'hui, mais plus encore avec le recul, c'est ce forum qui restera l'emblème d'Avignon 2003, et cela sera sans doute beaucoup plus marquant que n'importe quel spectacle. Car des centaines de spectateurs se pressent au cloître Saint-Louis, où la parole et le micro circulent.

La mise en place est minimale : sous les grands platanes, près de la fontaine moussue et sous d'immenses toiles blanches protégeant du soleil, une tribune et des dizaines de bancs. Ariane Mnouchkine, BFA, Bartabas, Novarina, Gallotta, mais aussi les principaux mutins ­ Jean Lambert-Wild, Yann-Joël Collin, Eric Lacascade ­, presque tous sont là, restés sur place avec leurs équipes. Deux heures de discussions, dont les mots mêmes sont peut-être moins importants que la simple prise de parole. Le forum, c'est une forme de purgation