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Libération

La Française des Jeux avait les boules

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Samedi, le tirage du Loto a été perturbé mais a eu lieu.
publié le 14 juillet 2003 à 23h54

Samedi après-midi, les premiers intermittents se sont assis devant l'immeuble loué par la Française des Jeux, à Boulogne. Ici, chaque semaine, quand le journal télévisé s'achève, on filme le tirage du Loto. En direct, forcément. Ils sont deux cents, des techniciens, réalisateurs, preneurs de son ou comédiens, bien décidés à ce que la roue ne tourne pas. Quatre ou cinq policiers en civil, faussement détachés, se faufilent dans la foule. Les entrées secondaires et le parking sont bloqués. Il n'y a plus qu'à attendre.

Repérer l'huissier. «Medef au grattage, précarité au tirage» : la banderole attachée devant l'entrée flotte vaguement quand un souffle d'air siffle entre les immeubles. Toutes les demi-heures, on se relaie en plein soleil. Les suppositions les plus farfelues vont bon train : le présentateur (le fils de Jacques Martin) serait venu mais ne se serait pas arrêté, retourné chez lui ­ il est de Boulogne. La production aurait un plan de secours bien rodé : un second studio où le tournage pourrait avoir lieu. Mais le bâtiment encerclé abriterait les fameuses boules, enfermées dans un coffre au sous-sol. Seul un huissier peut s'en emparer. Du coup, chaque passant aux traits austères est regardé du coin de l'oeil. On se méfie aussi d'un jeune homme avec un chien. Les huissiers savent se travestir...

Assis sur le trottoir, Antoine Galey, le réalisateur du jeu patiente : «Le tirage du Loto répond à un protocole savamment rodé. On ne sort les boules qu'au dernier moment. Ils peu