Avignon envoyé spécial
Le chorégraphe Jean-Claude Gallotta et son groupe Emile Dubois ont tenu, une semaine durant, le gymnase Aubanel comme un bastion de la mobilisation intermittente. Arrivés là pour danser au in, ils ont ouvert le lieu aux AG de grève, puis tenté un «alter-festival». Gallotta raconte ces quelques jours de «création permanente».
«On est arrivés le 6 juillet au gymnase Aubanel pour créer Trois générations, où la même chorégraphie de trente minutes est dansée d'abord par huit enfants, puis huit adultes, enfin huit vieux. J'avais demandé ce gymnase car il est grand, fermé, climatisé. On y était une trentaine, avec des gens fragiles, des gamins, des plus vieux, et la liberté de tout faire dans un lieu nu, simple, dépouillé je dirais un "lieu commun".
C'est un spectacle très humain, qui fonctionne sur la rencontre de conditions assez précaires, pas du tout professionnelles, selon une radicalisation des expériences les plus quotidiennes. En fait, sans m'en rendre compte, c'était déjà, avant le Festival d'Avignon, une sorte d'agora, un espace d'expression.
«Tout de suite, on a mis le lieu à la disposition des AG de la coordination des intermittents. D'abord, parce que cet accord n'était pas acceptable, signé par des syndicats minoritaires, ignorant les plus abusifs parmi les emplois intermittents, dans les sociétés audiovisuelles notamment. Ensuite, parce qu'il fallait héberger le dialogue, ces pensées contradictoires. D'emblée, on s'est placé dans une logique d'as