L'intermittent ne craint pas la chaleur : c'est sous un soleil de plomb que près de 3 000 manifestants se sont retrouvés hier place de la Bastille à Paris, en début d'après-midi. Le mot d'ordre : continuer une action menée depuis maintenant trois semaines dans les rues de la capitale et d'Avignon, via des manifestations ou des actions plus spécifiques à l'encontre de sociétés de production ou de bureaux administratifs.
Après Chirac. La mobilisation était singulière en ce qu'elle suivait d'une poignée d'heures l'allocution de Jacques Chirac depuis l'Elysée (lire aussi page 4). Entre ceux qui «n'allument jamais la télévision le 14 juillet» et d'autres occupés à peaufiner banderoles et slogans, beaucoup ont suivi attentivement les déclarations du président. Martine : «Il a complètement esquivé le problème. On a envie qu'il soit confronté aux vraies questions.» Farida : «Il faut qu'il y ait de vrais états-généraux de la culture et qu'on y soit pleinement associés. Quant à l'aide à la création qu'il a promise, il faudra une fois de plus voir comment elle est répartie, et sur quels critères.» Devant un bâtiment de la préfecture de région, un premier barrage de CRS bloque le cortège. Un die-in s'organise : allongés et bâillonnés, ils miment la culture de demain. Puis la manifestation repart, sans plan ni destination, échoue derrière le Panthéon, où la police est partout. L'heure de la dispersion a sonné.
A Carhaix (Finistère), où le festival des Vieilles Charrues doit débuter en fin