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Libération
Critique

Explosifs frères Pang

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publié le 16 juillet 2003 à 23h57

Rarement nous est fournie l'occasion de féliciter la société de Luc Besson, Europa Corp, plutôt prompte à inonder les toiles d'épisodes de la série Taxi qu'à défendre des films de genre thaïlandais inconnus. Il faudrait doubler la clape, puisque Europa Corp accompagnera non pas un mais deux films des frères thaïs Danny et Oxide Pang. Qui sortiront en salles dans l'ordre de leur réalisation, de Bangkok Dangerous, distribué en 70 copies à The Eye, attendu pour le 27 août sur 200 copies. L'été sera donc placé sous le signe des frères Pang.

Délicat. Nés en 1965, ces jumeaux ont marqué la mémoire des festivaliers de Deauville à Gérardmer, qui gardent le goût d'un cinéma explosif délicat. Avec Bangkok Dangerous (réalisé en 1999) et The Eye (2002), on assiste à un débordement d'ingéniosité. Pour l'histoire, Danny fit ses premières armes comme monteur, Oxide comme scénariste. Pour la caricature, les étiquettes tombent du côté d'un John Woo ou d'un Hou Hsiao-hsien, le tout épaissi d'une dramatisation digne de Sergio Leone. Car s'il y a une chose qu'on retient des jumeaux, c'est leur penchant fleur bleue, maladie rare dans le cinéma d'hommes. Si l'on aime les mélos, un satisfecit s'impose. Bangkok Dangerous flotte entre flingues et larmes, yakusa et eau de rose.

C'est l'histoire «d'un tueur à gages sourd et muet qui trouve l'expression de ses émotions dans la violence». Et, ajoutent les auteurs : «Même si, en apparence, c'est un film d'action avec coups de feu et poursuites, il a des ré