Quelques jours avant le concert de Nîmes, Thom Yorke était de passage à Paris. Il n'est plus, déjà, dans le cadre strictement promotionnel de l'album Hail to the Thief, en circulation depuis quelques semaines. De même, après les Eurockéennes de Belfort, le 3 juillet, puis Nîmes, lundi soir, le groupe n'a aucune tournée à remplir. L'occasion, assez inhabituelle donc, d'une rencontre (presque) sans enjeu avec le lunatique et fascinant chanteur qui, à tête (presque) reposée, évoque en plein milieu de la nuit l'entretien débute à 0 h 35 le post-partum discographique, son statut d'icône pop et quelque questionnement existentiel de bon ton.
Quels sont les trois premiers mots qui vous viennent à l'esprit à propos de «Hail to the Thief» ?
(Après réflexion) Entropie, colère et amour.
Le fait que l'album soit désormais sorti est-il source de soulagement ?
Il arrive un moment, en studio, où la perception finit par être brouillée. Au point que le processus créatif risque de devenir infini, sous-tendu par l'impression que le résultat ne sera jamais exactement à la hauteur de vos espérances. Par conséquent, j'ai autant adoré préparer ces chansons et travailler dessus qu'y mettre un terme. Même si j'éprouve toujours un sentiment d'effroi à l'idée de devoir lâcher des chansons dans la nature. En définitive, Hail to the Thief est probablement l'album que nous avons eu le plus de mal à parachever. Un vrai cauchemar pour un si bon disque, je me demande encore pourquoi.
Parce que, les années pas