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Celia étincela.

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L'exilée cubaine, reine de la salsa, est morte à 78 ans.
publié le 18 juillet 2003 à 0h04

Elle n'avait «que» 78 ans. C'est courant pour les personnes qui font de leur date de naissance un secret d'Etat : on les croit plus âgées. On la croyait surtout increvable, avec sa voix toujours puissante, sa débordante énergie sur scène, sa bonne humeur et son extravagance (robes en lamé, escarpins et inénarrables perruques). Un cancer au cerveau a emporté la reine de la salsa, mercredi, à son domicile de Fort Lee, New Jersey. Loin de sa Cuba natale, où elle avait juré ne plus remettre les pieds tant que le régime communiste s'y maintiendrait. Son décès intervient trois jours après celui de Compay Segundo, autre gloire de la musique cubaine, mais couverte d'honneurs par le régime de Castro.

«Guarachas». Le 24 octobre 1924, dans le quartier Santos Suarez à La Havane, Celia Cruz voit le jour dans une famille pauvre qui comptera quatre enfants. Ses pleurs empêchent tout le monde de dormir et sa grand-mère prophétise : «Cette petite va vivre la nuit.» A 15 ans, elle remporte son premier radio-crochet en chantant le tango Nostalgias. Son père, cheminot, ne voit pas d'un bon oeil sa vocation d'artiste, mais sa mère la soutient. Elle fait l'école normale pour devenir institutrice, mais son triomphe dans un autre concours radiophonique en décide autrement.

Récemment retrouvés, des acétates, disques pressés à un seul exemplaire pour Radio Mil Diez, la station du Parti communiste cubain, témoignent des débuts de Celia Cruz. Elle y chante des chants rituels en langue lucumi, mais aussi