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Libération
Interview

«J'aime la variété des timbres».

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publié le 18 juillet 2003 à 0h04

Ouvertes le 11 juillet, les Académies musicales de Saintes s'achèvent ce week-end sur d'excellentes propositions : Philippe Herreweghe dirige ce soir la Septième de Bruckner ­ après une Quatrième d'anthologie l'an dernier ­, et dimanche, le Requiem allemand de Brahms. En attendant, place à la Venexiana, l'ensemble vocal fondé par Claudio Calvina, un transfuge des ensembles de Van Nevel, Geister, Alessandrini et Garrido.

Né il y a 42 ans, dans une famille modeste de la Terra del Sol, à quelques kilomètres de Bologne, Calvina a commencé à chanter dans des choeurs d'enfants. Les curés lui apprennent piano et orgue, et il se révèle haute-contre à 18 ans en s'essayant au répertoire de la Renaissance avec un couple de flûtistes. Après des études privées dans l'Italie du début des années 80, qui accuse encore un certain retard dans la musicologie baroque, il parachève sa formation à la Schola Cantorum de Bâle, rallie quelques ensembles européens phares et fonde le sien en 1996.

Qu'avez-vous retenu des différents chefs avec lesquels vous avez débuté ?

Paul Van Nevel m'a appris ce qu'était la justesse pour un ensemble baroque a capella. Avant Bach, la musique n'est pas encore tempérée, on ne peut pas chanter une tierce ou une quinte comme sur un piano moderne. Pour obtenir les différentes couleurs qui font la saveur de cette musique, il faut «intoner» parfois à peine plus haut, afin de restituer les relations entretenues par les différentes notes. Chez Rinaldo Alessandrini, j'ai découve