Administrateur du théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, Alain Garlan est aussi président de la Commission nationale paritaire pour l'emploi et la formation dans le spectacle vivant, créée il y a dix ans. Il est à ce titre un observateur privilégié des problèmes du secteur.
Quels sont les vrais chiffres de l'intermittence ? Est-ce vraiment le secteur de l'audiovisuel qui creuse le déficit, comme tout le monde semble l'admettre ?
Les chiffres dont nous disposons ne sont pas fiables, parce que nous ne disposons pas d'outils statistiques communs. Il y a donc ceux de l'Unedic (organisme qui gère l'indemnisation des chômeurs, ndr), du ministère, du Syndeac, de l'ANPE... Il y a ensuite des confusions sur les définitions, les cotisants ne sont pas tous des ayants droit et les ayants droit ne sont pas tous des bénéficiaires. Vous pouvez par exemple avoir en même temps 135 000 cotisants, 100 000 ayants droit et 40 000 allocataires. Cela dit, on a quand même des ordres de grandeur. Si l'on se fie aux chiffres de l'Unedic pour l'an dernier, on trouve environ 34 500 personnes qui relèvent de l'annexe 8 (l'audiovisuel) et 65 000 de l'annexe 10 (le spectacle vivant). Cette répartition 1/3 audiovisuel, 2/3 spectacle vivant se retrouve dans le déficit par annexe : 252 millions d'euros pour l'audiovisuel, 587 millions pour le spectacle vivant.
Il est donc faux de dire que l'audiovisuel est la source de tous les abus...
Oui. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de graves problèmes dans ce sect