Une exposition en deux volets, intitulée le Désert et la fourmi, tel est le parti pris par Philippe Mayaux pour montrer les deux aspects de son travail. Si le Désert... présenté au printemps (lire Libération du 5 avril) était axé sur l'installation et sur les objets, souvent exposés en vitrine, la Fourmi est dominée par le travail pictural de l'artiste (né en 1961). L'aspect très animé, grouillant et plus spectaculaire de la première partie a laissé la place au côté plus calme et secret de cet ensemble de petits tableaux. Soigneusement accrochés, ils rappellent que les deux pans du travail de Mayaux sont proches, cohérents, et qu'en peinture comme en installation, l'artiste joue avec l'histoire de l'art, l'humour, l'érotisme, les images et les mots.
Pourquoi une exposition en deux temps ?
Lors du premier volet, le spectateur se trouvait face à des machines qui bougeaient, fumaient, hurlaient. Ici, au contraire, c'est le silence, tout est fait pour l'oeil. D'autre part, j'avais envie de situer ma démarche par rapport à une histoire. On peut voir, d'un côté, une référence à Marcel Duchamp avec l'objet, le ready-made ; de l'autre, un aspect plus proche de Picabia. L'un et l'autre étant pour moi les deux premiers peintres du XXe siècle : Duchamp dans ce refus de la peinture, et Picabia dans ce brutalisme qui est une autre manière de critiquer la peinture.
Vous accordez une grande importance aux titres de vos oeuvres...
Cette idée m'est venue en voyant les oeuvres de Robert Ryman et