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Critique

King fu

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Trente ans après sa mort, reprise de quatre films de Bruce Lee, mythe intact.
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publié le 23 juillet 2003 à 0h14

Inutile de parler la même langue pour se comprendre. Une combinaison jaune canari, un sautillement sur place, le pouce qui caresse furtivement la racine du nez et puis, invariablement, le miaulement qui sort des tripes... Depuis trente ans, les garçons du monde entier jouent à Lee Jun-fan, dit Bruce Lee. Un héros résolument moderne, figé dans l'éternité.

Adulation. Bruce Lee est mort le 20 juillet 1973, à Hongkong. Officiellement, d'un oedème cérébral provoqué par une combinaison de médicaments. Il avait 32 ans et à peine trois films à son palmarès : Big Boss, la Fureur du dragon et la Fureur de vaincre. Tous trois ressortent aujourd'hui au cinéma, accompagnés du Jeu de la mort, bricolage posthume que son producteur, Raymond Chow, a agencé en 1978 à partir d'une centaine de minutes de rushes. Seul Opération Dragon, le plus connu en France, ne fait pas partie de la rétrospective que l'on doit au distributeur français HK, dans une seule salle à Paris (UGC Ciné-Cité, aux Halles) ­ avant l'édition d'un coffret DVD, sans doute à la rentrée.

Pourtant, la relative discrétion de l'opération rend injustement compte de l'adulation quasi religieuse dont Bruce Lee fait encore l'objet aujourd'hui. Il suffit d'inscrire son nom dans un moteur de recherches sur le Net pour mesurer le phénomène. Avec plus de 2 millions de pages, bourrées de photos, rumeurs, anecdotes ou polémiques, le sujet n'est pas près de se tarir.

En France, la légende est entretenue par quelques acharnés. Christophe Genet,