Los Angeles correspondance
En janvier dernier, au cours d'un festival consacré aux films noirs tournés à San Francisco, un petit film de Norman Foster partageait l'affiche avec la Dame de Shanghai, sans avoir du tout à en pâtir ; la fin se déroule pourtant dans le même parc d'attractions où Welles tourna son morceau d'anthologie un brin surestimé (ou plutôt massacré par Columbia au montage). Cela faisait plusieurs années que la programmatrice du Castro Theater, Anita Monga, cherchait à montrer une copie 35 mm de Woman on the Run. Pour des raisons d'ayants droit restés jusqu'ici non identifiables, Universal s'est toujours refusé à prêter l'excellente copie détenue par le studio. Ce qui explique que celle-ci n'avait pas été vue sur un écran depuis plus d'un demi-siècle. Une seconde projection a eu lieu le 18 avril, à l'American Cinematheque, à Hollywood. Mais, sauf si d'aventure une institution française détenait dans son catalogue une oeuvre intitulée Dans l'ombre de San Francisco, cette petite perle risque de rester dans l'ombre tout court, et à jamais.
Woman on the Run est de ces raretés qui se passent des alibis habituels et des béquilles du kitsch : juste une sacrée bonne histoire, habilement racontée en 70 minutes. Ni Ann Sheridan, ni Dennis O'Keefe, ni même l'incomparable Robert Keith, ne faisant l'objet d'un culte particulier, on ne s'étonnera pas du manque de curiosité à son encontre. Foster a certes collaboré avec Welles sur plusieurs films, néanmoins on le connaît sur