Il y a onze ans, jour pour jour, le 29 juillet 1992, Jean-Pierre Vincent, alors directeur du théâtre des Amandiers à Nanterre (où il avait succédé à Patrice Chéreau), remettait au ministre de la Culture de l'époque son rapport «sur la situation des intermittents du spectacle». Le statut de ces derniers, régi par les fameuses annexes 8 et 10 du régime de l'assurance chômage de l'Unedic, était une nouvelle fois remis en cause par le CNPF (l'ancêtre du Medef), qui dénonçait le déficit qui en résultait. Ce rapport avait été commandé dans l'urgence par le ministre Jack Lang, suite au mouvement qui s'était radicalisé le 1er juillet avec l'occupation du théâtre de l'Odéon-Théâtre de l'Europe (Chéreau, déjà, était venu sur les lieux manifester son désaccord), avant que le mouvement atteigne le Festival d'Avignon jusqu'à l'apogée du 16 juillet 1992, où, pour la première fois de son histoire, le festival in annula tous ses spectacles. Onze ans plus tard, l'histoire se répète en se radicalisant : c'est tout le festival qui vient d'être annulé. Que reste-t-il de juillet 1992 ?
Pour la petite histoire, observons qu'Alain Crombecque, directeur du Festival d'Avignon à l'époque, était sur le départ. Il devait être remplacé par... Bernard Faivre d'Arcier, lequel, cet été, était à son tour en fin de mandat. Deux situations similaires, mais deux façons différentes de «gérer» un conflit. Crombecque fut très présent, discutant quotidiennement avec les grévistes, les journalistes, etc. Faivre d'Ar