Il s'agit sans doute du film le plus vilipendé de l'année. Variety l'a qualifié de «dégueulis pour branchés», USA Today, qui se targue de capter le pouls de l'Amérique profonde, de «plus gros gâchis de talent de l'année». Ça doit donc être intéressant, et quand ce «ça» se nomme Bob Dylan, il faut aller se rendre compte par soi-même. D'autant qu'il faut se dépêcher, la sortie américaine du film par Sony Classics étant aussi ignominieuse que les critiques (pour ce qui est de la française, il n'y a aucune date à l'horizon).
Trame famélique. Imaginez les Etats-Unis dont le fond du tiroir aurait finalement lâché, dilapidé par Bush Jr. et ses vandales ultras. Dylan et Larry Charles (réalisateur de la comédie télé culte Seinfeld) nous donnent une vision de Los Angeles dépotoir mondialiste, genre Blade Runner sans budget, ou relooké par Alex Cox (pléonasme). Le pays est dirigé par un sosie de Saddam Hussein sur le point de claquer, son successeur de fils est Mickey Rourke (de plus en plus génial et présentable en Charles Bronson alternatif), et les rebelles sont aux portes de la ville ! Pour une raison pas immédiatement élucidée, il est décidé de monter un benefit concert pour la paix, genre désuet et pléthorique s'il en est. Vu les circonstances, le promoteur, Uncle Sweetheart, ne peut pas aligner les Bono, Elton John et Michael Jackson habituels, mais à la place fait sortir de prison une légende vivante nommée Jack Fate, aka Bob Dylan dans sa courante réincarnation