Berlin intérim
C'est Bild qui a levé le lièvre. L'incontournable quotidien populaire, tout à sa haine des extrémismes de tout poil, en a fait le scandale de l'été berlinois. Le projet d'exposition d'une galerie est devenu sujet de discorde nationale, avant même que ses concepteurs n'aient accouché de la première maquette.
Maladresse. «Mythe RAF» est le titre maladroit choisi par les responsables de la galerie KW pour leur exposition sur les relations entre l'art des années 70 et les terroristes de la Fraction armée rouge (RAF). Depuis la publication par Bild d'une note de travail sur la «pérennité des idéaux de la RAF», les auteurs du projet ressemblent à une bande de gamins pris pour une bêtise qui les dépasse. Après avoir, en préalable à tout débat, reporté à novembre 2004 un projet «plus complexe que prévu», Klaus Biesenbach, directeur artistique, se défend des accusations de glorification d'un mouvement terroriste qui a traumatisé l'Allemagne de l'après-guerre et fait, au bas mot, une trentaine de morts parmi la classe dirigeante du pays : le manuscrit publié par Bild serait extrait des notes d'un autre musée, le titre «Mythe RAF» a juste existé comme nom de code en attendant mieux et le tintouin provoqué par un embryon d'expo est la preuve de «la nécessité de travailler sur ce sombre chapitre de l'histoire allemande», dit-il. Biesenbach n'admet qu'un ratage, de taille : n'avoir ni prévenu ni associé au projet les victimes de la RAF ou leurs proches.
Ces derniers se sont ad