Menu
Libération
Critique

La no wave de A à ZE

Article réservé aux abonnés
Le New York underground des années 1978-1982 et son label culte, en trois CD.
publié le 30 juillet 2003 à 0h27

La rétromanie a parfois du bon. Parmi la multitude de rééditions et de compilations que génère la fascination actuelle pour tout ce qui touche aux années 80, certaines sont plus pertinentes. Disponibles depuis le début du mois, trois disques précieux, New York Noise, Mutant Disco et N. Y No Wave, éclairent l'une des périodes les plus originales du rock américain. Une des plus méconnues également : si le récent retour de groupes comme Liquid Liquid ou ESG, et la consécration de jeunes formations (Liars, The Rapture...) recyclant ce riche passé ont remis la no wave et le funk blanc au goût du jour, on connaît encore mal la scène underground du lower east side des années 1978-1982, un cocktail viscéral de rock d'avant-garde, de dance et de jazz libertaire.

Esteban et Zilkha. Certes, les Television, Talking Heads et autres Ramones de 1976 sont restés dans l'histoire, mais qui se souvient des bruyants iconoclastes qui leur ont succédé, Mars, James Chance & the Contorsions, Bush Tetras et autres météoriques DNA ? Sonic Youth est le seul groupe à avoir émergé de cette période fébrile, pour réussir une carrière internationale d'envergure. «Si on connaît aussi mal ces groupes, c'est en réalité parce qu'aucun n'a décroché de contrat avec une multinationale du disque», explique Michel Esteban. Le Français, connu pour avoir produit les Brunes ne comptent pas pour des prunes, le plus gros tube de Lio, connaît son affaire. Avec l'Américain Michaël Zilkha, il a fondé et dirigé ZE Records, l