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Libération

Les Japonais babas de rock écolo

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Le 7e Fuji Rock Festival, près de Tokyo, a réuni 100 000 jeunes.
publié le 30 juillet 2003 à 0h27

Tokyo correspondance

Il a plu des cordes. Le sol glissait. Le public s'est ramassé dans la terre boueuse. Qu'importe. La mousson de juillet, parfois glacée en montagne, n'a pas effrayé les quelque 100 000 jeunes Japonais, venus le week-end dernier au pied du mont Naeba ­ à trois heures de Tokyo ­ suivre durant trois jours et trois nuits le 7e Fuji Rock Festival, premier rassemblement musical (et baba) du pays. La programmation 2003 était ambitieuse : 140 concerts et la présence de nombreuses pointures, Björk, Massive Attack, Underworld, Macy Gray, Asian Dub Foundation et Iggy Pop.

«Havre de paix». Grand-messe rock, où les fans convergent de tous les points de l'archipel, le Fuji Rock est le festival le plus nature du Japon. Le public est logé à la même enseigne : dans la verdure. Chaque année, près de 20 000 festivaliers optent pour un plan «tente sous les étoiles». «Avec la pluie et la gadoue, ça n'est pas évident, dit Morio Takizawa, 35 ans, éditeur du magazine Outdoor. Mais j'en suis à mon 4e Fuji Rock, et ici, la religion c'est "No camping, no life". En cas de problème, la solidarité joue. Ce qui facilite les rencontres.» Près du centre d'infos des campeurs, on peut lire ainsi une annonce : «Je m'appelle Inaï-san. Je suis venu seul. Devenons amis. Appelez-moi au 080...»

Les neuf scènes (importées d'Australie en Jumbo 747) sont dispersées sur quinze hectares de prés et de collines balisés de sentiers. «Ici, le plaisir d'être en plein air est aussi précieux que celui d'assist