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Libération
Critique

Sociologie touche-pipi à Cancun

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publié le 30 juillet 2003 à 0h26

Les amateurs du Max Pecas d'On se calme et on boit frais à Saint-Tropez seront fort marris en découvrant 8 jours et 8 nuits à Cancun. Si l'affiche ­ l'une des plus «raffinées» de la saison ­ laisse présager une inoffensive comédie d'été sur la question du bikini et des fortes poitrines en vacances, il s'agit en réalité d'une tentative de reality-show sur grand écran aux prétentions vaguement sociologiques qui se consomme d'un oeil aussi distrait qu'effaré. Les producteurs de The Real World, l'ancêtre de Loft Story sur MTV, ont collé leurs caméras aux maillots de dix jeunes Américains bien nourris, en goguette une semaine sur la plage de Cancun. Pas question ici de marcher sur les traces de François Mitterrand, plaidant la cause des pays du tiers-monde dans cette même station balnéaire mexicaine lors d'un célèbre sommet Nord-Sud, cette brochette d'étudiants venus de Floride, du Texas ou de l'Arizona, n'a nulle autre ambition que de s'éclater un max avant les examens.

Pucelage. Inconnue en Europe, la tradition du spring break (le week-end pascal) a pris aux Etats-Unis des allures de rite initiatique où l'on s'autorise les plus sauvages libations avant de se résoudre à une exaltante carrière d'employé de bureau avec femme et enfants. On aimerait en savoir plus sur le poids économique que représentent ces débauches sur le PIB mexicain. Mais le réalisateur, Rick de Oliveira, se soucie plus d'un faux suspense autour du pucelage d'Alan et du flirt platonique entre Heidi et David. Se