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Libération
Critique

Le Cabaret s'évade

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Le festival grenoblois se lance à l'aventure, hors du temps et des pelouses qui lui étaient jusqu'alors réservées.
publié le 31 juillet 2003 à 0h28

Du plongeoir des cinq mètres, un gros tente une bombe et fait un plat. A quelques brasses près, le matériel était plié et le concert à l'eau. L'eau justement, caressée de longues heures par un soleil cru, est chaude à souhait. La piscine Jean-Bron, d'un style très soviétique, se trouve en plein centre de Grenoble. Familles et enfants pataugent quand les Rennais de Bikini Machine prennent leurs instruments. Imperturbables, certains enchaînent longueurs et plongeons. D'autres esquissent les pas d'un calypso sur le béton. En quelques minutes, la piscine prend les traits d'un Parc des Princes miniature où le public en slip de bain se déhanche frénétiquement.

Le festival du Cabaret frappé organisait, il y a deux jours, sa première sortie du chapiteau qui l'accueille depuis maintenant cinq ans dans le Jardin de ville. La semaine prochaine, ce sera le musicien français Bed au musée. Nettement plus studieux qu'un bain javellisé ­ ou plus soporifique. Pourtant, les deux escapades, dans l'esprit, ne sont pas si éloignées : «En allant à la piscine, on voulait amener le festival à la rencontre d'un public qui n'est pas forcément le premier à nous suivre, explique Bertrand Biennier, le directeur du festival. Au musée, ce sera le contraire : Faire en sorte que nos spectateurs pénètrent un lieu qui est toujours assez réfrigérant.»

Désertée par sa population étudiante, la cité à flanc de montagne affiche un calme olympien prompt à séduire les randonneurs qui, dès l'aube, vont affronter les gl