Pour sa dixième édition, le festival de Lama a voulu célébrer les amours de la Corse et du cinéma par une exposition de photographies emblématiques d'un âge d'or. Ces années 50 et 60 où un jeune cinéma français affleurait à peine des années de guerre et d'académisme. Une période qui coïncide avec ce moment où la Corse a vu son univers basculer brutalement dans la «modernité». Et ces toutes jeunes stars de l'époque, que l'on voit sur les photos de Toussaint Tomasi descendre les passerelles des gros DC4 sur l'aéroport d'Ajaccio, apportent avec elles une sorte de «révolution culturelle» que les Corses accueillent alors au son des guitares et des mélodies de Tino Rossi.
En 1936, Toussaint Tomasi a rejoint son père dans le studio du cours Grandval à Ajaccio. Après quelques années comme photographe à Paris, puis portraitiste à Nice, le jeune homme a décidé de revenir en Corse accompagner le travail de son père, Ange. Depuis 1907, Ange Tomasi parcourt toute l'île avec ses appareils pour en retenir les images des gens, des métiers, des villages, des paysages... Des cartes postales dont il fait vivre son studio, mais aussi une oeuvre d'entomologiste qui restitue une population alors refermée sur ses vallées, sur sa fière misère, sur son histoire.
Milliers de clichés. Quand Ange meurt en 1950, Toussaint est prêt pour la relève, mais lui a choisi la photographie de presse. Engagé par Corse-Matin ou le Provençal, correspondant pour Paris Match, il couvre l'actualité de la Corse, des vacan