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Libération
Critique

Ça balance malgré les turbulences

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publié le 4 août 2003 à 0h30

A l'entrée, ça bouchonne un peu. «La faute aux intermittents», murmure, rigolard, un bénévole dépenaillé. Par crainte de se voir débordé par des agités déterminés à taper le boeuf avec les artistes (sur le mode de la Traviata à Aix) en dépit des accords passés avec les intermittents du spectacle, Jazz in Marciac s'est en effet doté, pour la première fois, d'un service d'ordre. Réduit, certes, puis que constitué de deux mastodontes bloquant l'unique accès au chapiteau, mais actif. Les costauds fouillant scrupuleusement sacs à main, sacs à dos, baise-en-ville et paniers, un peu décontenancés par la docilité du flux paisiblement agglutiné. Au point de se sentir obligés de sourire. «Alors jolie petite fille, tu ne dissimules pas une corne de brume dans ta poupée ?», s'enquiert ainsi l'un des balèzes en pinçant la joue d'une fillette. «Nan, m'sieur», répond l'enfant en rougissant. Puis, après avoir accompli quel ques pas en terre promise, elle ajoute à l'adresse de ses parents : «M'man ! C'est quoi une corde de prune ?»

Pris en sandwich entre le ministre de l'Education et le mouvement des intermittents, Jazz in Marciac, on le sait, revient de loin. S'ils n'adhèrent guère aux «innovations» du premier, ses organisateurs se veulent en revanche solidaires des soucis du second. Ainsi, une charte a-t-elle été paraphée par les deux parties, prévoyant diverses actions de sensibilisation des festivaliers, notamment une prise de parole avant l'ouverture officielle de la manifestation. En l'