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Libération

Les archéologues français éclaboussés à Alexandrie

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La mission Empereur pâtit d'une affaire de trafic d'antiquités.
publié le 7 août 2003 à 0h32

Le Caire correspondance

Pour le petit monde de l'archéologie française en Egypte, le choc est rude. «C'est un coup de poignard dans le dos», confie, atterré, Jean-Yves Empereur. Le nom de l'archéologue, célèbre pour ses fouilles menées à Alexandrie sur le site du Phare, se trouve en effet aujourd'hui associé à un trafic d'antiquités. Le week-end dernier, l'architecte Stéphane Rousseau, membre de l'équipe du Centre d'études alexandrines, dirigé par Jean-Yves Empereur, est arrêté par la police au moment où il allait prendre l'avion. Dans ses bagages auraient été retrouvés des objets pharaoniques, des pièces de monnaie anciennes ainsi qu'une pointe de baïonnette de l'époque napoléonienne. Des objets achetés à des commerçants lors d'un séjour touristique, aurait-il dit à la police, qui l'accuse de vol d'antiquités.

Protocole. Depuis 1983, en effet, une loi décrète que toutes les antiquités trouvées sur le sol égyptien appartiennent à l'Etat. Aucun objet ne peut quitter le territoire. Les missions étrangères qui fouillent en Egypte font à ce sujet l'objet d'un protocole très strict. Leurs mem bres doivent être soumis à l'approbation du Conseil suprême des antiquités égyptiennes. «Le chef de mission se porte garant devant nous des gens qui travaillent pour lui, explique son directeur, Zahi Hawas. Monsieur Empereur aurait dû être plus attentif au choix de ses collaborateurs.»

Selon Zahi Hawas, une enquête a été ouverte : «Après discussion avec monsieur Empereur, nous tirerons au clair