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Libération
Critique

Mondinorama

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publié le 7 août 2003 à 0h32

Two Much présente, dans le désordre et sans chronologie, le travail photographique de Jean-Baptiste Mondino pendant ces dernières années. «Un livre à l'image de sa boulimie de travail», explique Michel Malard, le directeur artistique de l'ouvrage, mélange de portraits, natures mortes et photos de mode. Pas de dates, pas de noms de stars ni de clients au bas des photos. Les seuls repères sont à glaner dans une liste alphabétique de remerciements en dernière page. Au lecteur de faire travailler sa mémoire.

«Dès qu'on lui présente un personnage, il joue avec son passé, son présent ou avec le lieu choisi pour la prise de vue, explique Philippe Krootchey, directeur artistique du magazine Têtu. Une idée par photo, mais sans idées préconçues. Disons qu'il improvise, vite et léger : un assistant, un balkar (boîte à lumière, ndlr)... Au premier rouleau, il a la photo.»

Papier glacé. Mondino n'a jamais pratiqué autre chose que des photos de commande, mais n'en a pas moins inventé un style, le glamour aux couleurs saturées, très années 80, qu'on peut rapprocher du travail de Pierre et Gilles, des images pour papier glacé, policées par la retouche ordinateur. Un vernis qui laisse place à l'humour, au kitsch et au mauvais goût. D'où le titre, Two Much, et l'exergue en forme de litanie : «Two much sex, Two much money... food... music... porn... luxury... style... fame... art... Two much Mondino.» Michel Malard parle de «rebellionomic» pour commenter ces photographies tenues entre l'affichag