Il est bien fini le temps où les jazzeux franchouillards n'avaient guère droit de cité, sinon comme vague faire-valoir d'une prétendue pointure US, dans les festivals qui pullulent en leur pays. Marciac, notamment, montre la voie depuis plusieurs années, qui, à chaque édition s'attache à présenter une soirée (plus ou moins) franco-française. Non pas par nationalisme exacerbé, mais parce qu'il existe dans l'Hexagone une scène jazzy estimable, dont la créativité n'est pas à négliger.
Mingus parigot. Aussi samedi «carte blanche» était-elle offerte, en troisième partie de programme, au contrebassiste parisien (et bigouden de conviction) Henri Texier. Sensible à un tel cadeau, le Mingus parigot a donc choisi de faire dans la simplicité, en réunissant autour de lui des musiciens avec lesquels il a coutume de doum-doumer. Alternant musique d'embouteillage (avec son «trio africain» reconstitué) et embouteillage de musiques (indice de la versatilité qui caractérise son quintette Azur), sans négliger d'afficher au passage son soutien au mouvement des intermittents du spectacle (Henri Texier n'a jamais fait mystère de ses convictions politiques, lui qui, dans les années post-soixante-huitardes, oeuvra pour Catherine Ribeiro).
De cette prestation conclusive bon enfant, nous retiendrons un certain nombre d'instantanés. Par exemple, que le percutant Aldo Romano s'est offert la panoplie complète d'Arnold Schwarzenegger dans Predator (treillis sans manches, casquette GI avec paire de Ray-ban