«THEATRE DU PEUPLE» : trois mots peints depuis bien longtemps en capitales blanches sur le bois sombre du haut pignon de la cage de scène adossée à la montagne vosgienne, depuis 1895 où Maurice Pottecher donna son premier spectacle. Trois mots simples : «Théâtre du peuple», davantage qu'une appellation, une devise à laquelle font écho, cet été, d'autres mots inscrits en noir sur de vastes banderoles tout autour des diverses façades : «Théâtre en danger, peuple en danger» ou encore «Les intermittents ne se plaignent pas, ils portent plainte.» A Bussang, l'équipe du festival financé à 50 % par ses recettes a décidé à l'unanimité de ne rien annuler et invite le public à signer une pétition contre une réforme «volée et signée par des syndicats non existants dans la profession». Le texte est lu avant chaque représentation des deux créations qui traitent de l'oppression exercée tantôt sur une personne précaire, tantôt sur une population entière.
Acide. «Une petite danse de mort», disait lui-même Odön von Horvath de Foi, amour, espérance, tragédie à l'humour acide qui commence à la porte d'un institut d'anatomie où Elizabeth cher che, en vain, à vendre comptant son futur cadavre à la science. Pour 150 marks. Montant exact d'une amende que la jeune fille doit acquitter pour avoir exercé sans carte le métier de VRP en sous-vêtements. Puis sa vie bascule, de quiproquo en fiasco panique. Dans une Allemagne qui compte plus de 6 millions de chômeurs en 1932, le poète a ici adapté un fait