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Libération

La créature Schwarzy échappe à ses créateurs

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publié le 13 août 2003 à 0h35

Le script avait déjà été écrit, tourné, et retourné : c'était la légende du Golem, cette créature moulée dans l'argile inventée par un rabbin de Prague au XVIe siècle pour sauver les juifs de la ville. Et qui échappe à son créateur, devenant un monstre incontrôlable.

L'annonce de la candidature d'Arnold Schwarzenegger aux élections de Californie ressemble à un remake du Golem. D'ailleurs, la communauté cinématographique de Hollywood ­ juive et démocrate ­ qui a propulsé le jeune autrichien (fils de nazi) sur la scène mondiale, avait commencé par lui faire jouer des rôles de demi-monstre, un barbare (Conan) ou un robot (Terminator).

Mais voilà que la créature s'émancipe. Au cinéma, en voulant jouer autre chose que des personnages mécaniques balbutiants quelques onomatopées ­ «Hasta la vista, baby...» ­ et dans la vraie vie. Le Monsieur Muscle qui avait annoncé à vingt-huit ans qu'il deviendrait star, milliardaire et épouserait une femme intelligente, a appliqué sa prophétie et enquillé les trois points de ce programme : il est l'acteur le plus connu autour de la planète, le mieux payé du cinéma américain, et marié à Maria Shriver, journaliste et nièce du président Kennedy.

Il aurait pu alors être démocrate comme tous ses voisins, amis, avocats, agents, scénaristes, producteurs, réalisateurs et collègues acteurs. Mais la créature façonnée dans la pellicule se rebelle comme dans la légende. Elle sera républicaine, amie des Reagan et des Bush quand Hollywood ne jure que par les Ken