Draguignan envoyé spécial
Comme un fait exprès, jeudi dernier, le ciel s'est assombri avant le démarrage de «Sous le soleil exactement». Une chape grisâtre a recouvert l'arrière-pays varois, rendant l'atmosphère encore plus lourde, sans tenir pour autant la moindre promesse d'orage. D'aucuns auraient vu dans cette évolution climatique un mauvais présage pour le déroulement du premier festival de ce type à Draguignan, cité tapie à l'ombre des frasques de la côte et devant s'accommoder d'une image aux antipodes du glamour azuréen. Pourtant, Souto lou Soulèu Eisatamen (nom en V.O. du raout) a rempli son contrat, attirant une foule jeune et décontractée de plusieurs milliers de badauds qui, trois soirs durant, ont suivi l'option thématique proposée : salsa au début (Yuri Buenaventura...), blues-rock à la fin (Popa Chubby), reggae au milieu.
Bouteille. C'est cette soirée intermédiaire et fériée (15 août) qui a drainé le plus de monde. En premier lieu grâce à Tryo, tête d'affiche qui fait le plein un peu partout dans l'Hexagone au gré d'une enfilade de rendez-vous en général associatifs, structures par définition fragiles, que le groupe a mis un point d'honneur à ne pas planter en plein conflit des intermittents. Tryo a zappé cet été les grosses machines pour rester au contact de cette base par laquelle le groupe a réussi à percer à la fin des années 90. Sur le plan musical, le quatuor a pris de la bouteille. Evoluant dans des décors inoffensifs (faux palmiers, similipaillote), en p