Londres correspondance
«Nous aspirons à la liberté dans notre travail et nos vies, et à l'indépendance par rapport aux formes anciennes du pouvoir.» C'est par ces mots que naît en 1905 le groupe d'artistes Die Brücke (le pont), plus connu sous le nom d'expressionnisme allemand. A Londres, la Royal Academy of Arts rend hommage au fondateur de ce mouvement : Ernst Ludwig Kirchner.
Formation. La première salle explore la formation du peintre, reconstituant son atelier de Dresde, capharnaüm de peintures, photos de nus, sculptures exotiques et autres fétiches. Ebats, bacchanales, drogues : des expériences extrêmes ont été tentées entre ces murs, en témoignent les fiévreuses esquisses (Lovers, Nude). Car Kirchner cherche alors à atteindre l'«expression», la plus authentique des émotions, en se libérant des règles académiques et de la morale bourgeoise. Un «vitalisme artistique» nourri de lectures de Nietzsche, qui se situe dans la lignée du fauvisme ou du primitivisme. Il s'agit de peindre la «vérité du corps» dans ses différentes poses : baignades (Bathes), danses (Hamburg Dancers), abandons langoureux (Judgement of Paris). Et de retrouver l'harmonie originelle entre l'art et la vieâ en partant, par exemple, vivre l'été 1909 près d'un lac où se retrouvent les premiers nudistes (Kirchner y réalisera notamment le très cru Madzella Nude Seated Outside).
Fascination. La seconde salle aborde le thème de l'exposition (Kirchner, expressionism and the city). En 1911, l'artiste s'installe à